#Art&Société : pollution numérique avec Digital for the planet

Chez Artistik Bazaar, nous aimons faire appel aux artistes pour observer le monde à leur manière. Ils nous permettent de mieux le voir, de le comprendre, de le questionner, de nous en émouvoir. Comme des coachs, ils nous permettent d'avancer, de voir les choses sous un nouvel angle, de développer nos softs skills toujours plus précieuses (adaptabilité, créativité, intelligence émotionnelle...), de développer une approche innovante, de donner du sens à ce que l’on vit et d’impulser l’action. 

 

Chaque semaine, nous vous partageons les démarches artistiques et les oeuvres qui éclairent le moment que nous vivons. Cette semaine, nous nous associons à Digital for the planet pour mettre en lumière les enjeux de la pollution numérique avec les artistes Von Wong, Filipe Vilas Boas, Federico Clapis et Eduardo Relejo

Que l’on soit déjà sensibilisé ou non à ces sujets, au-delà des informations dont on peut avoir connaissance, les artistes s’adressent à nos émotions, accélèrent les prises de conscience et incitent à l’action. 

 

 

Inès Leonarduzzi, fondatrice de Digital for the planet, partage avec nous 4 grands sujets de la pollution numérique au sens large : tant sur le plan environnemental, qu’intellectuel ou societal.

 

  • l’enjeu de la fabrication des appareils électroniques
  • les données personnelles
  • le danger des écrans
  • le fléau des DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques)

 

L’enjeu de la fabrication des appareils électroniques

Elle alerte : "La fabrication des appareils électroniques et la gestion de leur recyclage représente 70% de la pollution numérique environnementale". 

 

L’artiste Von Wong a fait de la question de l’impact écologique l’engagement central de ses oeuvres. Son procédé : il collecte de grandes quantité de matériaux mis au rebut (plastique, vêtements, …) et les assemble en installations impressionnantes, dont il tire des clichés léchés, avant de les recycler. En partenariat avec le programme de recyclage de Dell, il transformé près de 2 tonnes de déchets informatiques en trois sculptures. 10 jours d’installation plus tard, voici le résultat :  

 


 

Les données personnelles 

Pour Inès, "les données personnelles sont un immense enjeu économique et géopolitique. Les citoyens ignorent souvent que plus ils vont sur Internet, plus ils laissent les entreprises mieux les connaître et mieux leur vendre leur produit. Ces données valent de l’or et le citoyen ne capte pas cette richesse !"

 

L'artiste Filipe Vilas Boas dénonce l’usage des données et incite à la prise de conscience avec ses oeuvres qui jouent de la porosité entre le réel et le virtuel

 http://filipevilasboas.com/

Oeuvre RIP In memory of privacy et Enter, Diète numérique

 

R.I.P. [Rest In Privacy]

Enter est un clavier numérique monumental disposé à même le sol où chaque touche-paillasson récolte des traces de son utilisation. Une invitation à réfléchir en déambulant, à notre impact numérique et écologique : quelle trace laissons-nous ?.

 

Dans sa version interactive, l'installation capte automatiquement les moindres mouvements de ses visiteurs et restitue le tout sous forme de musique (dé)générative. Destinée à augmenter le temps d'attention, l'interaction musicale participe ainsi à maximiser la captation de données afin de mieux révéler le signifiant écologique de nos usages numériques.

Diète numérique


 

Le danger des écrans

"Les écrans sont problématiques pour les enfants, surtout avant 3 ans. L’enfant, s’il n’est pas accompagné, peut construire dans son imaginaire un monde réel erroné. Tant qu’il n’est pas capable d’échanger avec un adulte, qui peut lui expliquer que le carré qui roule dans le dessin animé n’est pas une chose réelle ? Sans précaution, son développement cérébral peut être fortement impacté." rappelle Inès. 

 

Qu’elle soit installée dans l’espace public ou privé, en résine ou en bronze, les sculptures Crypto Connection et Baby connection de l’artiste italien Federico Clapis dérangent et dénoncent l’addiction aux écrans dès le plus jeune âge.

 


 

De manière  plus humoristique, le compte Instagram @ThingsIhavedrawn donne à voir la différence entre le virtuel et le réel par l’absurde. Si voir le carré qui roule à l’écran dans la rue n’est pas souhaitable, que donnerait nos dessins “dans la vraie vie”. 

 


 

Le fléau des DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques)

"Une des plus grosses décharges de déchets électroniques se trouve à Agbogbloshie au Ghana. A l’enfer écologique que cela représente s’ajoute l’urgence humanitaire : de nombreux enfants y travaillent, en dépit du risque sanitaire, pour extraire l’or, l’argent et le cuivre de nos appareils au rebut, pour le revendre ensuite." 

 

Aux propos d'Inès répond l'oeuvre du street artiste Eduardo Relero. Il a fait de l’anamorphose et de sa virtuosité 3D des outils de dénonciation. Il vient poser ses dessins devant le siège de l’ONU ou un Apple Store. 

 

Avec l’oeuvre ci-dessous, il dénonce le travail des enfants au service de notre consommation électronique.

Et vous, avez-vous conscience de votre impact numérique ?