#Coronalife : notre rapport à la nature

Chez Artistik Bazaar, nous aimons faire appel aux artistes pour observer le monde à leur manière". Ils nous permettent de mieux le voir, de le comprendre, de le questionner, de nous en émouvoir. Ils nous font cheminer dans notre humanité intime et collective. En cette période inédite, les artistes et leurs oeuvres sont comme des coachs qui nous permettent d'avancer, de voir les choses sous un nouvel angle, de développer nos softs skills toujours plus précieuses (adaptabilité, créativité, intelligence émotionnelle...), de tenter de donner du sens à ce que l’on vit. 

Chaque semaine, nous vous partageons les démarches artistiques et les oeuvres qui éclairent le moment que nous vivons. Cette semaine : notre rapport à la nature. 

 

Après quatre semaines de confinement, les photos fleurissent pour nous rappeler que, dans les villes désencombrée des humains, la nature reprend ses droits. Les cartes interactives pullulent pour rendre visible les conséquences positives de cette crise sanitaire sur notre planète. Et certaines voix, enfin, se font plus audibles. Celles des scientifiques, biologistes, anthropologues, chercheurs en biomimétisme. Alors que les entreprises questionnent leur mission et se saisissent de leur rôle écosystémique, ces voix appellent à un décentrement : quittons l’anthropocène pour entrer dans l’air de la collaboration avec le vivant. Arrêtons de considérer la nature comme une ressource et prenons de la graine de son fonctionnement. Comme le rappelle le biologiste Gilles Boeuf

le vivant ne produit pas de substance qu’il ne sait pas dégrader. 

le vivant évolue en permanence

le vivant a systématisé la coopération et l’entraide

le vivant optimise en permanence afin d’être toujours en capacité de s’adapter 

Notre société et nos organisations ont sûrement beaucoup à réapprendre du fonctionnement de la nature. 

 

  • La nature comme source d’inspiration vue par : Olga Kisseleva avec le projet Eden. 

 

 

Les espèces végétales peuvent communiquer avec leur environnement. A la place de mots, ils utilisent différents types d'émission moléculaire. La communication peut être établie entre des arbres d'une même espèce, mais elle peut aussi s'adresser à un organisme différent: insecte ou animal, y compris humain. Cette aptitude aide les arbres à optimiser leurs mécanismes vitaux et à se protéger des agresseurs potentiels.

 

Le projet E D E N, réalisé en collaboration avec l'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) et avec la société Orange Telecom de France, transforme cette communication cryptée en un réseau ouvert. Les arbres inclus dans le projet peuvent parler ensemble à travers les continents et s’entraider. Les humains peuvent suivre leur communication à travers les installations lumineuses interactives créées par l'artiste. 

 

“Je vois une force créatrice potentielle dans l'idée d’"archétype de l'existence" incarné à travers l'image de l'arbre cosmique et le symbole légendaire de "l'Arbre de la Vie". Paracelsus écrivait au 16ème siècle qu'un arbre possède deux formes : une forme "élémentaire" et une forme "astrale". La forme "élémentaire" est visible à l'œil humain, tandis que la forme "astrale" reste cachée. En se mettant en relation avec les arbres et en essayant de les comprendre dans leur forme "astrale", nous pouvons saisir la nature de sa vie invisible.” 

 

Avec ses recherches, Olga Kisselva questionne non seulement les sociétés humaines à l’aune du système vertueux et collaboratif mis en place par les arbres depuis des millénaires, mais aussi notre communication, faite de verbale et de non verbal. Comment communiquerai l'entreprise si elle devait s’adresser à ses collaborateurs et à ses clients, mais aussi à l’ensemble du vivant ? 

 

 

Trouvez ici plus d'éléments sur la recherche d’Olga Kisselva. 

 

Note pour plus tard : Lips of tree, une installation développée dans le cadre du projet EDEN, sera à retrouver au Maif Social Club, pour l’exposition Champs Libres, jusqu’au 30 juillet 2020.