Je voudrais un lieu, comme une bulle, un espace, à la fois au cœur et en dehors du monde, qui donne la possibilité, sans grandiloquence et sans lever de rideau, de côtoyer l'infime et l'extraordinaire.
Un lieu où glisser sa vie et l'agrémenter.
Un lieu où l'art se donnerait à vivre : sur le plateau, dans les rideaux, sur les murs et entre les lignes, dans sa fragilité et sa fonctionnalité, parce qu'aujourd'hui les modes d'expression lui permettent d'être partout.
Un lieu où l'art prendrait d'autant plus de place qu'il serait vu, lu, entendu, mangé, usé par nous tous.
Un lieu où l'art s'agrandirait en quelque sorte.
Parce que ce qui fait art, c'est cette capacité à extraire une image, un moment, une parole, pour lui donner une place à part, en dedans ou ailleurs, parce que grâce à lui on a touché à notre humanité.
Un lieu où comme par un effet d'escaliers, la présentation d'une oeuvre d'art ou le souci de son avènement permettrait à chacun de se sentir concerné, de prendre part, en parole, pensée ou action, à ce cheminement créatif et collectif qui aboutit au beau.
Un lieu de bricolage, d'essai, un lieu pour se tromper et s'approcher cahin-caha d'une de nos réponses.
Un lieu qui permettrait de se poser la question "C'est quoi mon art à vivre ?" Qu'est-ce qui me donne, à moi, ma petite virtuosité personnelle ?
Un lieu pour mettre en lien, pour agréger tous nos petits et grands élans, les recueillir, leur laisser un espace et favoriser leur croissance.
Un lieu qui autorise l'idéalisme, et qui ne saurait pas faire sans.
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Pour en savoir plus sur ce qu'on trame avec le théâtre imaginaire, c'est ici.
Crédit photo : Kelley Bozarth
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